Adoptée par acclamation par les participants à l’AIJC2022
1er novembre 2022
L’impunité prévaut dans de trop nombreux cas où des journalistes sont attaqués pour leur travail. Lorsque personne n’est tenu responsable de la violence contre la presse, cela envoie un message effrayant à d’autres qui pourraient chercher à censurer les reportages et à refuser au public l’accès à l’information.
Les meurtres de journalistes comme Anton Hammerl, abattu par les forces gouvernementales libyennes en 2011, et Deyda Hydara, abattu par des membres du commando du président de l’époque Yahya Jammeh alors qu’il rentrait de son bureau en Gambie en 2004, soulignent les dangers auxquels sont confrontés les reporters dans toute l’Afrique. Les journalistes somaliens sont tués dans l’exercice de leurs fonctions régulièrement et, au Ghana, les assassins du journaliste d’investigation Ahmed Suale courent toujours, quatre ans après son meurtre.
Les médias africains ont appris à considérer l’impunité comme la norme, et non comme l’exception. Des recherches récentes menées par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) indiquent que dans plus de 80 % des meurtres de journalistes, personne n’a eu à rendre des comptes. C’est une statistique alarmante.
Les autorités doivent agir et avoir la volonté politique nécessaire pour combattre l’impunité, non seulement pour les meurtres, mais aussi pour les autres attaques, une priorité absolue. Trop souvent, les gouvernements prétendent défendre la liberté de la presse, mais les ressources qu’ils allouent aux enquêtes sur les attaques contre les médias restent insuffisantes. Les paroles vides ne combleront pas les blessures ouvertes d’un journaliste battu au travail ou la place vide à la table de cuisine d’un reporter abattu en représailles de ses enquêtes. Les attaques contre la presse ne sont jamais justifiées, mais lorsqu’elles se produisent, justice doit être faite.